Sur ma route Sur ma route, je laisse des nuits embrumées Noires et gazeuses, comme des coups de grisou Au-delà de mes nuits, des ruines de rue bétonnées Des cités, remplie de souvenirs qui me rendent fou Sur ma route y a un môme qui me tend la main Il me fixe comme d’un horizon lointain et perdu, Il se consume comme une bougie de satin, Il revient de mon passé, collé comme une sangsue Sur ma route, des filles aux visages effacés Elles sont loin, comme gommées par le temps Des filles au regard cocaïne, blancheurs glacées J’ai bu toutes leurs matières, leurs printemps Sur ma route, j’ai rencontré comme un accord Je crois même que je suis tombé à genoux Si je me souviens bien j’ai fait le mort Et d’une grâce elle à apprivoisé le loup Sur ma route, j’ai trouvé en août un ange Une chaleur de plomb coulait sur nos joues Dans un étrange rêve il me chante des louanges Et d’un refrain il vient finir dans mon cou Sur ma route, deux cœurs accrochés au mien De leurs présences, ma vie est faite de rose D’un trait leurs rires éclatent sur mon chemin Un instant ils viennent nourrir ma prose Sur ma route, tout semblait clos, éteint Pourtant d’un rire elle a rallumé le chemin D’un geste elle me prend par le cœur Pour essuyer toutes mes rancœurs Un jour, d’un souffle la route s’effacera Et un pétale de rose jaillira